Entreren analyse, c'est rentrer dans un singulier espace de notre vie, oĂč les mots jonglent avec les maux et la rĂ©alitĂ© avec l'imaginaire. C'est un lieu privilĂ©giĂ© oĂč chacun.e expĂ©rimente sa langue dans son corps, oĂč la contradiction ordinaire, la culpabilitĂ©, le Lire plus. Et lâamour? par Sonia PinnavaĂŻa | 5 octobre 2021 | Lecture | 0 Commentaire « Si je commence
Lapsychanalyse, tout le monde le sait, a pris son essor au XIXe siĂšcle, dans le sillage dâun certain Sigmund Freud. Tout le monde a entendu parler de la psychanalyse, certains en ont commencĂ© une, bref, câest devenu au fil du temps une technique relativement banale. Pour autant, bien peu de gens Ă mon avis arrivent Ă cerner le but de
Lenombre de séances nécessaires ainsi que la durée des séances sont variables : en moyenne, 3 séances par semaine (de 30 min à 45 min). En outre, il faut savoir qu'une psychanalyse peut
16Cettephrase paraĂźt Ă premiĂšre vue complexe, sauf Ă considĂ©rer que seul lâamour permet, en effet, de passer de la jouissance â celle en question dans la souffrance, voire dans le symptĂŽme â au dĂ©sir, et que câest ce que met en Ćuvre la cure analytique. Il nous faut donc partir de ceci, que lâamour est ce qui peut donner naissance Ă une demande que la psychanalyse met au
La Femme adultĂšre » (Albert Camus) « Le langage est la condition de lâinconscient » « La femme nâest pas-toute, il y a toujours quelque chose qui chez elle Ă©chappe au discours.. » (Jacques LACAN) De lâExil au Royaume *** Câest en nous fondant sur la dĂ©composition de la chaĂźne signifiante â et donc sur ce que nous entendons Ă la lecture du titre de la nouvelle â que
1Quune psychanalyse sâengage Ă partir dâune demande dâun sujet, qui en son fond est une demande dâamour, est aussi communĂ©ment admis que la notion de transfert, dont cette demande dâamour ouvre la sĂ©quence, que lâamour lui-mĂȘme pour la personne de lâanalyste soit appelĂ© Ă sây produire ou non.. 2LĂ oĂč non seulement rien ne va de soi, mais oĂč lâanalyste a affaire Ă
2XyVl31. Olivier Verley, La Chambre du secret, photographies Olivier Verley, texte Eric Chevillard, GrĂąne, Creaphis Ăditions, 2010, 104 pages1Livre en main, quand jâen ai lu le sujet, ma premiĂšre pensĂ©e a Ă©tĂ© mais alors ce nâest plus un secret ». Car, Ă lâinstar des Indiens dâAmĂ©rique, je pense que la photographie peut voler lâĂąme du sujet. Par-delĂ la fugacitĂ© de lâinstantanĂ© ou le conformisme de la pose, lâart du portrait va bien au-delĂ de la reprĂ©sentation. Dorian Gray lâa appris Ă ses dĂ©pens. Et câest lĂ quâOlivier Verley rejoint les maĂźtres anciens il a demandĂ© aux 46 personnes dont les portraits illustrent le livre de poser pendant quatre longues minutes, pensant Ă un secret de leur vie, seuls devant lâĆil grand ouvert de lâobjectif. Seuls devant notre Ćil, qui a tout son temps. Certains de ces regards, comme le note Eric Chevillard, poĂ©tique auteur de lâintroduction, nous fixent avec ironie ou dĂ©fi, dâautres avec effroi. Mais les plus mystĂ©rieux, les plus poignants sont bien ceux qui sâoffrent sans hĂ©sitation yeux grand-ouverts, regard droit. Ils rĂ©sonnent comme leurs lointains et anciens cousins du Fayoum ils nous livrent tout simplement lâinsondable secret de la vie. 2BĂ©atrice MontamatRobert Harris, Enigma, Paris, Plon, 1996, 321 pages3LâAnglaise Hester Wallace nâavait jamais [su] si le [Daily] Telegraph avait lancĂ© le concours [Ă ] lâinstigation du ministĂšre de la Guerre, afin de repĂ©rer les hommes et les femmes [du] pays qui avaient une aptitude pour les Ă©nigmes, ou si câĂ©tait un petit malin du ministĂšre qui avait vu les rĂ©sultats du concours et demandĂ© au journal la liste des finalistes ». 4Quoiquâil en soit, Hester, ayant participĂ© Ă ce concours de mots croisĂ©s Ă lâautomne 1942 et lâayant gagnĂ©, reçut une lettre portant le cachet des services de Sa MajestĂ© et fut affectĂ©e au centre ultrasecret de Bletchley oĂč des hommes et des femmes travaillaient sur les codes des machines de chiffrement Enigma. Celles-ci, Ă©lectromĂ©caniques et portables, estimĂ©es Ă une bonne centaine de milliers dâunitĂ©s Ă travers le monde, Ă©taient utilisĂ©es par le Reich pour communiquer en particulier avec ses sous-marins sillonnant lâAtlantique. 5Ă Bletchley, Hester fait la connaissance de Thomas Jericho, le plus douĂ© des dĂ©crypteurs dâEnigma quâil considĂšre comme un chef-dâĆuvre du gĂ©nie humain [crĂ©ant] Ă la fois le chaos et de minces rubans de sens ». Ce personnage pourrait ĂȘtre inspirĂ© dâAlan Turing â lâun des pĂšres fondateurs de lâinformatique â si Alan Turing nâĂ©tait citĂ© Ă plusieurs reprises dans le roman et si notre hĂ©ros nâĂ©tait pas amoureux dâune femme mystĂ©rieusement disparue. Câest pour Claire Romilly quâil entraĂźne Hester, amie de cette derniĂšre, dans une aventure Ă rebondissements â ils dĂ©couvriront ainsi, grĂące Ă une Enigma entreposĂ©e parmi des prises de guerre, le secret bien gardĂ© du massacre de Kathyn â tout au long de chapitres aux titres sibyllins Murmures », Capture », Baiser », Crible », etc. pour qui ne connaĂźt pas encore Le Lexique de cryptographie top secret de Bletchley Park. 6Les Ă©nigmes gĂ©nĂ©rĂ©es par les machines Enigma ont servi de thĂšme Ă plusieurs films de cinĂ©ma comme Enigma de Jeannot Szwarc 1983 et U-571 de Jonathan Mostow 2000. Le dernier en date Enigma, 2001, avec Kate Winslet et Dougray Scott a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Michael Apted qui sâest inspirĂ© de ce roman de Robert Harris â auteur dont Roman Polanski adaptera dix ans plus tard The Ghost pour en faire The Ghost writer. 7Laurence MotoretJĂ©rĂŽme Ferrari, Le Sermon sur la chute de Rome, Arles, Actes Sud, 2012, 202 pages8 Le monde est comme un homme il naĂźt, il grandit, il meurt ». Câest sur cette citation tirĂ©e du sermon que prononça saint Augustin en 410, au moment de la chute de Rome, que se bĂątit le remarquable roman de JĂ©rĂŽme Ferrari. Un roman sombre et plein dâespoir, Ă la fois tendre et cruel, drĂŽle et terrifiant, philosophique. 9Deux jeunes Corses, Matthieu et Libero, qui font leurs Ă©tudes de philosophie Ă Paris, Matthieu sur Leibniz et Libero sur saint Augustin, dĂ©cident de les abandonner pour redonner vie Ă un cafĂ© dans leur village natal. Ils pensent y crĂ©er le meilleur des mondes possibles ». Tout commence dans les meilleures conditions mais petit Ă petit les choses se dĂ©tĂ©riorent. Nous suivons donc leur cheminement⊠jusquâĂ lâeffondrement de lâutopie dans des conditions particuliĂšrement terribles. Ce que lâhomme fait, lâhomme le dĂ©truit » et nous assistons effectivement, effarĂ©s, Ă la chute vertigineuse du monde quâils ont tentĂ© de crĂ©er et quâils dĂ©truisent inexorablement. 10Les nombreux articles qui sont parus aprĂšs quâil a reçu le Prix Goncourt mentionnent trĂšs peu lâĂ©criture qui pourtant participe grandement Ă la valeur de cet ouvrage. Dâabord les titres des diffĂ©rentes parties, tous tirĂ©s du sermon, qui servent de fil conducteur. Ensuite, le sermon prĂ©sentĂ© astucieusement Ă la fin, qui interpelle le lecteur et lâoblige Ă revenir sur des passages quâil Ă©claire. Enfin et surtout, les phrases Ă©tonnamment, nĂ©cessairement longues qui vous mĂšnent jusquâoĂč elles ont dĂ©cidĂ© de vous mener sans que vous ayez le temps de reprendre votre souffle. Câest du grand art ! 11 Le monde passe des tĂ©nĂšbres aux tĂ©nĂšbres », on pense Ă Bernanos⊠et on se dit quâentre les tĂ©nĂšbres et les tĂ©nĂšbres il y a, quand mĂȘme, la vie. 12Monique Le MoingDominique Sierra, Un couloir infini, MĂ©nĂ©treuil, Ăditions La tĂȘte Ă lâenvers, 2012, 143 pages13Les secrets nâont pas de forme, pas de couleur, ils nâoccupent aucun espace, ils ne sont rien dâautre quâeux-mĂȘmes, multiples, innombrables, infinis. Mais, lĂ©gers, aĂ©riens, souterrains, muets ou claironnĂ©s, ils ont toujours un poids. Le secret, dans ce roman de dĂ©tresse et dâamour blessĂ©, est lourd, trĂšs lourd. Il fascine la narratrice Jâai envie dâavoir le plus de secrets possibles⊠Des secrets, pour avoir quelque chose Ă moi ? Pour peser davantage ? Pour me sentir exister ?⊠» Ce roman est un rĂ©cit sans histoire Ă©vocation, obsession, lamentation, dĂ©ploration, haine, amour, soif de vie, soif de mort, tout cela sâentremĂȘle dans lâesprit de cette femme qui vient de trouver, mort au milieu dâun couloir fantasme ou rĂ©alitĂ© ?, le corps de son mari. Cet objet » inanimĂ© â car il y a belle lurette que les Ă©poux ne sont plus lâun pour lâautre que des Ă©trangers, qui se fuient, se dĂ©testent â suscite une longue rĂ©miniscence, en diverses sĂ©quences le mariage dont lâanniversaire a toujours donnĂ© lieu a une grande fĂȘte », la cuisine, lâinfidĂ©litĂ© dâun mari mathĂ©maticien, volage dâune voracitĂ© criminelle », les travaux de rangement et de couture, un avortement, une belle-maman qui a tout dâune sorciĂšre la mĂšre de la narratrice ne vaut guĂšre mieux, lâimmense tapis des griefs qui sâaccumulent dans la poitrine, pĂšsent de tout leur poids », le nom dâune fillette, Louise, ou dâune poupĂ©e⊠Les mots se dĂ©versent, comme un torrent de lave et de rage, dans ce couloir sans fin de la mĂ©moire Oh ! Tous ces mots ! Tous ces mots autour de moi. En moi. Ăa grouille, ça grouille comme des vers qui vous pĂ©nĂštrent et se multiplient Ă lâinfini⊠». On a compris que ce livre nâest pas un roman rose. Ni mĂȘme un roman noir. Câest bien pire et plus beau. Câest le roman de la fureur de tuer, de vivre, dâexister pour les autres, pour soiâŠ, la fureur dâĂȘtre, tout simplement. Mais nâest-ce pas, plutĂŽt, peut-ĂȘtre, le livre dâune question, dâune seule question, dâune question terrible. Mais adressĂ©e Ă qui ? Peut-ĂȘtre Ă toi, dâabord, directement, lecteur ? La voici ; elle clĂŽt le roman On a le droit de fuir quand on ne peut plus combattre ? Quand on est vaincu et quâon nâa plus de force ? Quand tout est trop grand pour soi, trop terrible, trop⊠14TROP. Tout simplement âtropâ. 15On a le droit ? » 16Bernard SesĂ©Livio Boni sous la direction de, LâInde de la psychanalyse. Le sous-continent de lâinconscient, Paris, CampagnePremiĂšre/, 2011, 272 pages17Quâon sâattache Ă voir dans lâInde une terre de spiritualitĂ©s » â Ă la maniĂšre de ce que lâabbĂ© Bremond dĂ©couvrait dans la France de lâĂ©poque classique â, quâon y accueille les recherches actuelles dâAshis Nandy sur le colonialisme cf. LâEnnemi intime, avec une prĂ©face de Charles Malamoud, que le sous-continent » ait Ă se passionner pour la spiritualitĂ©, pour le mysticisme ou le sentiment dâocĂ©anitĂ© », on est de plus en plus ouvert Ă ce Ă quoi on a affaire, selon Freud lui-mĂȘme Ă une sorte de jungle hindoue ». Et cela grĂące Ă Livio Boni, lâorganisateur du livre collectif intitulĂ© lâInde de la Psychanalyse et publiĂ© directement en français. 18Une sociĂ©tĂ© analytique freudienne fut fondĂ©e, non en Occident, mais en Inde, Ă Calcutta, Ă la date de 1922, tandis que celle de Paris ne prit naissance quâen 1926. Câest encore aujourdâhui par la renaissance bengalie et par son pouvoir sur lâIndian Psychoanalytic Association que le freudisme exerce son influence en Inde. 19Cette renaissance culturelle de la capitale indienne bĂ©nĂ©ficia dâun puissant mouvement de traduction, notamment en français, dâauteurs comme Romain Rolland, avec lequel Freud eut, entre 1926 et 1936, une correspondance autour des cĂ©lĂšbres textes hindous de Ramakrishna, de Vivekananda, du poĂšte Tagore, ainsi que de Gandhi. Cette rencontre donna lieu Ă un dialogue sur le sentiment religieux cf. LâAvenir dâune illusion. 20Avec ses contributeurs, Livio Boni nous prĂ©sente ici une hermĂ©neutique centrĂ©e sur la religion, le sentiment religieux, les mystiques indiens contemporains ou chrĂ©tiens, avec une rĂ©fĂ©rence moderne au sentiment ocĂ©anique ». 21Charles BaladierGuido Liebermann, La Psychanalyse en Palestine 1918-1948. Aux origines du mouvement analytique israĂ©lien, Paris, CampagnePremiĂšre/, 2012, 309 pages22Une lĂ©gende invĂ©rifiable affirmait que les jeunes pionniers juifs qui arrivaient dâEurope au dĂ©but du siĂšcle dernier en Terre dâIsraĂ«l pour rĂ©aliser leur rĂȘve de reconstruction de leur foyer national en fondant les kibboutzim amenaient dans leurs bagages deux et seulement deux livres Le Capital de Karl Marx, et LâInterprĂ©tation des rĂȘves de Sigmund Freud. 23Mais si cette lĂ©gende est invĂ©rifiable et relĂšve probablement davantage du mythe, le livre de Guido Liebermann en revanche offre un panorama touffu, large et exhaustif de lâarrivĂ©e du freudisme et de la psychanalyse dans cette terre, bien avant la dĂ©claration dâindĂ©pendance de lâĂtat dâIsraĂ«l. 24En fait, lâhistoire que nous propose Liebermann est celle des origines du mouvement analytique en IsraĂ«l, qui se confond avec les deux dates symboliques de 1918 juste aprĂšs la DĂ©claration Balfour et la fin de la premiĂšre guerre mondiale et le dĂ©but de la domination britannique sur la Palestine et 1948, câest-Ă -dire la fin du Mandat britannique et la dĂ©claration de lâindĂ©pendance. 25Liebermann nous fait parcourir avec une extrĂȘme rigueur les diffĂ©rentes Ă©tapes dâintroduction de la psychanalyse en Palestine. Il est plus quâintĂ©ressant de noter que celle-ci ne se rĂ©alisa pas seulement par les voies classiques » de la clinique et les instituts de SantĂ© mentale absolument inexistants Ă lâĂ©poque, et que les psychanalystes ont largement contribuĂ© Ă fonder et Ă dĂ©velopper, mais aussi dans des pans entiers de la sociĂ©tĂ© comme lâassistance aux jeunes dĂ©shĂ©ritĂ©s et en errance, lâĂ©ducation dans les kibboutzim, et plus largement dans de nombreux projets sociaux et Ă©ducatifs. Ce nâest pas une des moindres surprises que nous rĂ©serve ce livre de voir Ă quel point la psychanalyse prit une place de choix dans tous les domaines du social, imprĂ©gnant la pensĂ©e et lâaction de ces immigrants confrontĂ©s Ă des difficultĂ©s inĂ©dites dans une sociĂ©tĂ© en dĂ©veloppement accĂ©lĂ©rĂ© et avec des moyens matĂ©riels assez limitĂ©s. Lâessor de la psychanalyse, notamment en ce qui concerne lâattention portĂ©e aux enfants et aux adolescents, est stimulante et laisse songeur par rapport aux rĂ©sistances que nous constatons aujourdâhui un peu partout. Lâauteur dresse des portraits saisissants des pionniers de la psychanalyse en Palestine Max Eitingon, bien sĂ»r, mais aussi Montague David Eder, Mordechai Brachyahu, Dorian Feigenbaum, Siegfried Bernfeld, David Idelson, et surtout Mosche Wulff. 26En mĂȘme temps, ce dĂ©veloppement de la psychanalyse ne fut pas sans accrocs. DĂ©jĂ Ă lâĂ©poque se dessina une opposition ouverte au freudisme et Ă la psychanalyse, provenant Ă la fois de lâestablishment religieux et des courants de la pĂ©dagogie venus des Ătats-Unis. Dâune certaine maniĂšre un antagonisme se dessine dĂšs lors entre un courant europĂ©en, laĂŻque, inspirĂ© par la philosophie des LumiĂšres la psychanalyse, et un autre courant, fortement marquĂ© par la religion et la tradition religieuse. 27Bien Ă©videmment, les psychanalystes trouveront un intĂ©rĂȘt tout particulier aux chapitres consacrĂ©s Ă la crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© de psychanalyse Ă JĂ©rusalem par Max Eitingon, et la mise en place des programmes de formation des analystes, ainsi quâaux chapitres consacrĂ©s Ă lâaccueil rĂ©servĂ© Ă lâĆuvre de Freud, et plus particuliĂšrement aux ouvrages consacrĂ©s aux questions culturelles, notamment Totem et tabou et son dernier et polĂ©mique essai sur LâHomme MoĂŻse et la religion monothĂ©iste. Les diverses tentatives infructueuses dâintroduire la psychanalyse Ă lâUniversitĂ© sont tout aussi intĂ©ressantes et illustrent bien les rĂ©sistances Ă lâĆuvre contre la dĂ©couverte freudienne. 28Il fallait ĂȘtre comme Liebermann Ă la fois psychanalyste et historien pour pouvoir Ă©tablir un rĂ©cit aussi juste du point de vue psychanalytique que rigoureux du point de vue historique. La richesse, lâabondance et la pertinence des sources, dont un grand nombre dâinĂ©dits, confĂšrent Ă cet ouvrage une valeur documentaire incontestable et incontournable. 29Lâauteur nous promet une suite Ă cette recherche exemplaire et passionnante que nous attendons avec lâimpatience que suscitent les livres qui ouvrent des horizons. 30Daniel KorenĂlĂ©onore Armanet, Le Ferment et la grĂące. Une ethnographie du sacrĂ© chez les Druzes dâIsraĂ«l, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, Les Anthropologiques », 2011, 364 pages31Lâauteur de cet ouvrage, docteur en anthropologie, a vĂ©cu pendant deux ans et demi, de juin 1996 Ă janvier 1999, dans une communautĂ© druze dâIsraĂ«l, en haute GalilĂ©e. Ce travail ethnographique effectuĂ© avec passion et retracĂ© de maniĂšre critique est centrĂ© sur les femmes et le corps, dans leur relation au sacrĂ©. La recherche a Ă©tĂ© faite dans la langue de la sociĂ©tĂ© Ă©tudiĂ©e. 32ĂlĂ©onore Armanet repĂšre, Ă la lecture du matĂ©riel recueilli, des champs dâintimitĂ© », parmi lesquels figurent le pain, le corps fĂ©minin et le Livre. Des chapitres entiers leur sont consacrĂ©s et mettent en Ă©vidence les similitudes de sens et de symboliques dans ces trois champs. On voit ainsi le caractĂšre central du pain dans les repas, la ritualitĂ© de sa fabrication et la puissante sacralitĂ© dont la communautĂ© lâinvestit. Ce sont des conduites de mise Ă lâabri » du corps fĂ©minin dans le vĂȘtement, le silence, lâespace et la pudeur qui sont dĂ©crites et analysĂ©es. Allah nous a appelĂ©es Ă abriter, et non Ă dĂ©voiler », dit un proverbe fĂ©minin citĂ© dans cet ouvrage. Nos femmes sont des perles. FermĂ©e autour dâelles, une coquille en protĂšge le trĂ©sor », dit IsĂąm, 27 ans. Quant au Livre, lâauteur met lâaccent sur son caractĂšre indicible, plutĂŽt que secret. Câest ce Livre qui mâa semblĂ© lâaspect le plus original de la recherche, Livre dont on aimerait en savoir plus, dâailleurs. Il est sacrĂ© comme le sont les Ăcritures dans les religions monothĂ©istes traditionnelles, mais est lâobjet dâun traitement » trĂšs particulier, similaire Ă celui du nouveau-nĂ© on lâemmaillote. Par ailleurs, il est comparable Ă la femme et Ă son voilement Femme et Livre semblent ainsi liĂ©s Ă un mĂȘme destin. Destin de lâOrigine quâils incarnent et abritent. Est-ce simple coĂŻncidence si le foulard fĂ©minin nqĂąb des religieuses mutadayyinĂąt fait lâobjet, lorsquâon le range, dâun minutieux pliage tawĂź codĂ© et uniforme, dont lâenveloppement final Ă©voque les pages dâun livre encloses dans leur membrane blanche ? » p. 293. 33Toutes les observations minutieuses retranscrites ici sont prĂ©cieuses, ainsi que les rĂ©flexions auxquelles elles mĂšnent, dont le contenu se dĂ©marque de la plupart des affirmations de la littĂ©rature orientaliste, thĂ©ologique et historique dĂ©veloppĂ©e sur la communautĂ© druze » qui assimile la prescription religieuse du âsecretâ Ă une mesure tenue seulement, et de façon systĂ©matique, en prĂ©sence du non-Druze, afin de mieux se distancer de lui ». Pour E. Armanet, le terme de sirr, gĂ©nĂ©ralement traduit par secret », lâest de maniĂšre erronĂ©e car il dĂ©signe ce que la langue arabe dĂ©finit comme la partie la plus intime dâune chose, son origine, son principe ». Câest pourquoi on trouvera sous la plume de lâauteur plus souvent des termes dĂ©signant le silence, comme le savoir-taire », par exemple, ou lâintime, que le mot secret ». 34Florence LĂ©viPatrick Avrane, Les Chagrins dâamour, Paris, Seuil, 2012, 157 pages35Pas de secret pour un psychanalyste. Cette affirmation serait aux antipodes de la pensĂ©e de Patrick Avrane, orfĂšvre en la matiĂšre. Au contraire, câest dans lâĂ©panouissement dâun amour authentique que sâapprofondit lâinĂ©puisable secret du mystĂšre de lâautre, de mon propre secret. Le chagrin dâamour est un rĂ©vĂ©lateur de la qualitĂ© dâune passion vraie ou fausse, juste ou trompeuse, narcissique ou bien ouverte Ă lâaltĂ©ritĂ© ? Le chagrin dâamour est le signe dâun Ă©chec de lâamour ; deux aboutissements sâoffrent Ă lui le suicide ou la sublimation, la balle de pistolet que Werther se tire dans la tĂȘte, ou la mĂ©tamorphose dans les registres de lâimagination crĂ©atrice. Le chagrin dâamour porte en lui lâĂ©cho, proche ou lointain, de la mort ; nâest-il pas une façon dâen dĂ©jouer la menace ? De façon paradoxale, le chagrin dâamour est aussi une victoire de lâamour. Patrick Avrane lâaffirme Le chagrin garantit la persistance de lâamour. Ă la diffĂ©rence du deuil, il ne transforme pas son objet en une chose indiffĂ©rente, il le perpĂ©tue. » Il est mĂȘme la clef dâune enrichissante expĂ©rience de soi-mĂȘme Le chagrin ouvre les porte de lâAutre. » Delphine de Madame de StaĂ«l, Adolphe de B. Constant, RenĂ© de Chateaubriand, RomĂ©o et Juliette de Shakespeare, la lĂ©gende de Tristan e Iseut, Rabelais, Ă la recherche du temps perdu de Proust, Le ChĂąteau des Carpathes de Jules Verne, La Femme du Boulanger de Pagnol, Jean le Bleu de Giono, les Ă©crits dâAnaĂŻs Nin⊠la subtile analyse des peines de cĆur se tisse ici Ă partir de rĂ©fĂ©rences littĂ©raires, oĂč se distinguent le chagrin de la pulsion » et le chagrin de lâobjet ». Sujets humains, discrĂštement voilĂ©s, ou personnages de fiction, ĂȘtres de chair et de papier », ayant traversĂ© la mĂȘme expĂ©rience, Ă©changent leurs statuts dans le rĂ©el de lâĂ©criture de lâauteur qui les examine dans la mĂȘme perspective. Des hĂ©ros littĂ©raires, des cas cliniques, sâentremĂȘlent dans ce grand théùtre du chagrin ; lâĂ©clairage, que P. Avrane leur donne, met en relief les pulsions ou les dĂ©terminismes qui ont orientĂ© leur destin, lorsquâils affrontĂšrent cette Ă©preuve. Heureuse Ă©preuve Ainsi nous comprenons que traverser le chagrin dâamour permet de nous dĂ©prendre de la fatalitĂ© du destin. » 36Bernard SesĂ©
Article paru dans la revue PLI n° 8 revue de psychanalyse de lâEPFCL-France pĂŽle Ouest Ă partir dâune intervention prononcĂ©e lors du SĂ©minaire collectif Lâacte analytique » Ă Rennes durant lâannĂ©e 2012-2013. En 1964, dans le sĂ©minaire Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Lacan dit que Le transfert est un phĂ©nomĂšne oĂč sont inclus ensemble le sujet et le psychanalyste. Le diviser en termes de transfert et de contre-transfert, quelle que soit la hardiesse et la dĂ©sinvolture des propos quâon se permet sur ce terme, ce nâest jamais quâune façon dâĂ©luder ce dont il sâagit»[1]. Ce dont il sâagit câest de la question du transfert, comme phĂ©nomĂšne essentiel, nodal pour lâĂȘtre humain, Ă savoir le dĂ©sir. Dâautre part, toujours pour poursuivre notre questionnement concernant lâacte du psychanalyste, nous nous Ă©tions arrĂȘtĂ©s sur cette remarque de Lacan mentionnant le fait que la femme comprenne trĂšs trĂšs bien ce quâest le dĂ©sir de lâanalyste. Comment ça se fait-il ? »[2]. Dans la sĂ©ance du 27 fĂ©vrier, du sĂ©minaire LâAngoisse, il questionne la fonction du dĂ©sir dans lâamour. Pour autant que le dĂ©sir intervient dans lâamour et en est un enjeu essentiel, le dĂ©sir ne concerne pas lâobjet aimĂ© »[3]. Il nous indique que pour questionner ce que peut ĂȘtre le dĂ©sir de lâanalyste, il faut partir de lâexpĂ©rience de lâamour. Nous allons donc poursuivre cette question de lâamour dans le transfert et la position de lâanalyste en prenant appui ce soir sur deux points les prodigieuses confidences de Lucia Tower dans lâaveu trĂšs profond quâelle fait de son expĂ©rience. Cela ne peut Ă©viter de mettre les choses sur le plan du dĂ©sir »[4] et les facilitĂ©s de la position fĂ©minine quant au rapport au dĂ©sir »[5]. Lacan prĂ©cise le terme facilitĂ© », comme Ă©tant la façon dont Lucia Tower a rendu raison de la position analytique sinon plus sainement, du moins plus librement, dans son article. »[6]. Que signifient donc les facilitĂ©s de la position fĂ©minine par rapport au dĂ©sir », et le dĂ©sir ne concerne pas lâobjet aimĂ© » dont parle Lacan ? Quels liens peut-on faire entre lâamour et le dĂ©sir de lâanalyste? Quels liens entre lâamour et la psychanalyse ? La question de lâamour comme tromperie ? Lacan dans le sĂ©minaire Le transfert et son interprĂ©tation nous rappelle cette dimension toujours Ă©ludĂ©e quand il sâagit du transfert, Ă savoir quâil nâest pas simplement ce qui reproduit une situation, une action, une attitude, un traumatisme ancien. Ce qui se rĂ©pĂšte, câest quâil y a toujours une autre coordonnĂ©e, celle sur laquelle il met lâaccent Ă propos de lâintervention analytique de Socrate, Ă savoir nommĂ©ment, un amour prĂ©sent dans le rĂ©el. Il prĂ©cise nous ne pouvons rien comprendre au transfert si nous ne savons pas quâil est aussi la consĂ©quence de cet amour-lĂ . Câest en fonction de cet amour, disons rĂ©el, que sâinstitue ce qui est la question centrale du transfert, Ă savoir celle que se pose le sujet concernant ce qui lui manque, car câest avec ce manque quâil aime, ce nâest pas pour rien que, depuis toujours, je vous serine que lâamour câest de donner ce quâon nâa pas »[7]. Comment pourrions-nous expliciter ce que Lacan dit de cet amour toujours prĂ©sent dans le rĂ©el » dans lâanalyse ? Il me semble que câest un amour qui ne se laisse pas prendre aux sĂ©ductions et aux enjeux de la mascarade phallique qui rĂ©gissent, au niveau imaginaire, les rapports entre les sexes. Peut-on alors illustrer cet amour rĂ©el en prenant appui sur ce passage de Lacan[8] dans le sĂ©minaire Encore oĂč le dĂ©placement de la nĂ©gation de la contingence Ă la nĂ©cessitĂ© serait lĂ le point de suspension Ă quoi sâattache tout amour » ? Peut-on entendre cela comme la rencontre du sujet avec ses symptĂŽmes, ses affects, avec ce qui le marque donc de la contingence, que lâon peut formuler par cela cesse de ne pas sâĂ©crire ». Et la rencontre avec le dĂ©sir de lâanalyste, comme la nĂ©cessitĂ©, soit lâamour, comme ce qui ne cesse pas de sâĂ©crire » ? Le temps de suspension serait lâillusion pendant un temps, cette mise Ă distance de cet impossible, de ce non-rapport sexuel, de cette mise Ă distance de lâaffrontement avec le non-rapport sexuel, avec le rĂ©el que lâon peut Ă©crire ! Cela ne cesse pas de ne pas sâĂ©crire ». Câest en fonction de cet amour disons rĂ©el que sâinstitue ce qui est la question centrale du transfert, celle que se pose le sujet concernant lâagalma, Ă savoir ce qui lui manque, car câest avec ce manque, que le sujet aime. Lacan poursuit câest le mĂȘme principe que le complexe de castration. Pour avoir le phallus, pour pouvoir sâen servir, il faut justement ne pas lâĂȘtre ».[9] Câest en 1895 que Freud dans les Etudes sur lâhystĂ©rie, dĂ©signe le transfert Ăbertragung comme un faux nouage, une fausse association. Une mĂ©salliance.[10] Le transfert est moins clair et moins simple quâil nây paraĂźt. Peut on dire quâune imposture est inscrite au centre du champ analytique avec une demande ambiguĂ« et Ă©quivoque qui dirait comme un cailloux riant au soleilâŠJe te demande de me refuser ce que je tâoffre, parce que ce nâest pas ça »[11]. Lacan relĂšve que câest lâinstant de la rencontre du dĂ©sir du patient avec le dĂ©sir de lâanalyste, oĂč Le sujet en tant quâassujetti au dĂ©sir de lâanalyste, dĂ©sire le tromper de cet assujettissement, en se faisant aimer de lui, en proposant de lui mĂȘme cette faussetĂ© essentielle quâest lâamour »[12]. Freud repĂšre comment le transfert ne saurait ĂȘtre atteint in absentia, in effigie. Cela signifie, me semble-t-il, que le transfert nâest pas, de sa nature, lâombre de quelque chose qui eĂ»t Ă©tĂ© auparavant vĂ©cu. Bien au contraire, le sujet, en tant quâassujetti au dĂ©sir de lâanalyste, dĂ©sire le tromper de cet assujettissement, en se faisant aimer de lui, en proposant de lui-mĂȘme cette faussetĂ© essentielle qui est lâamour ».[13] Lâeffet de transfert, câest cet effet de tromperie en tant quâil se rĂ©pĂšte prĂ©sentement ici et maintenant »[14]. Lacan dans le SĂ©minaire Encore, indique que lâamour dans lâanalyse, nous nâavons affaire quâà ça, et ce nâest pas par une autre voie quâelle opĂšre. Mais Aimer, câest essentiellement vouloir ĂȘtre aimĂ© ».[15] Câest pourquoi derriĂšre lâamour dit de transfert, nous pouvons dire que ce quâil y a, câest lâaffirmation du lien du dĂ©sir de lâanalyste au dĂ©sir du patient ».[16]Lacan insiste sur cette dimension de tromperie dans le lien transfĂ©rentiel. Si le transfert consiste Ă dĂ©sirer le dĂ©sir de lâAutre, il place du mĂȘme coup lâanalyste dans la position du dĂ©sirĂ©. Lâanalyste devient le lieu oĂč vient se loger lâobjet du dĂ©sir du sujet. Lâamour et le dĂ©sir du sujet visent lâobjet placĂ© dans lâanalyste. Le dĂ©sir de lâanalyste permet donc au patient de repĂ©rer au-delĂ des mirages de lâamour lâobjet du dĂ©sir Ă partir du signe du manque dans lâAutre. Câest donc finalement les questions de la ruse et du semblant qui sont lĂ prĂ©sentes me semble tâil. Un article de VĂ©ronique Mariage sur ce sujet le mentionne ainsi une analyse est une histoire dâamour que dĂ©loge lâanalyste par son dĂ©sir ».[17] La femme et la ruse Lacan a toujours affirmĂ© que les femmes avaient un rapport privilĂ©giĂ©, une sorte de connivence naturelle avec la psychanalyse. En relisant et commentant cet article de Lucia Tower sur lequel nous allons prendre appui ce soir et dont Marie-ThĂ©rĂšse Gournel va nous parler, nous verrons comment elle va, mĂȘme sans lâarticuler, le nommer, occuper de fait sa place dâanalyste lorsquâelle va sâaviser de ne pas contenir, de ne pas incarner lâobjet cause du dĂ©sir de lâanalysant. Lucia Tower va se laisse mener par lâĂ©rotique analytique de la cure en se conduisant comme un partenaire fĂ©minin. Comme le mentionne Lacan, si les femmes ont cette aisance, câest en grande partie dĂ» Ă la singularitĂ© de leur rapport Ă lâinconscient ou encore Ă la forme mĂȘme du complexe de castration fĂ©minin. Câest un fait bien Ă©tabli, quand elles se rangent, elles aussi sous la banniĂšre du phallus, ce nâest pas, comme les hommes, sous la contrainte dâune menace, mais par le constat dâune absence. Lâissue du complexe dâĆdipe est diffĂ©rente comme chacun sait pour la femme. Pour elle câest beaucoup plus simple, elle nâa pas Ă faire cette identification. Elle sait oĂč il est, elle sait oĂč elle doit aller le prendre, câest du cĂŽtĂ© du PĂšre, vers celui qui lâa, et cela aussi vous indique en quoi ce quâon appelle une fĂ©minitĂ©, une vraie fĂ©minitĂ© a toujours un peu aussi une dimension dâalibi. Les vraies femmes, ça a toujours quelque chose dâun peu Ă©garĂ© »[18]. Lacan prĂ©cise ce qui est pour ces femmes analystes un atout majeur. Il le dit ainsi Ce manque, ce signe moins dont est marquĂ©e la fonction phallique pour lâhomme qui fait que pour lui sa liaison Ă lâobjet doit passer par cette nĂ©gativation du phallus, par le complexe de castration, cette nĂ©cessitĂ© qui est le statut du moins phi au centre du dĂ©sir de lâhomme, voilĂ ce qui pour la femme nâest pas un nĆud nĂ©cessaire. Ce nâest pas dire quâelle ne soit pas pour autant sans rapport avec le dĂ©sir de lâAutre, mais justement, câest bien au dĂ©sir de lâAutre comme tel, quâelle est en quelque sorte confrontĂ©e, affrontĂ©e. Câest une simplification que, pour elle, cet objet phallique ne vienne, par rapport Ă cette confrontation, quâen second et pour autant quâil joue un rĂŽle dans le dĂ©sir de lâAutre. Ce rapport simplifiĂ© avec le dĂ©sir de lâAutre, câest ce qui permet Ă la femme quand elle sâemploie Ă notre noble profession, dâĂȘtre Ă lâendroit de ce dĂ©sir, dans un rapport quâil faut bien dire manifeste chaque fois quâelle aborde ce champ confusĂ©ment dĂ©signĂ© comme celui de contre-transfert â et qui est en fait celui du dĂ©sir du psychanalyste â dans un rapport que nous sentons beaucoup plus libre »[19]. Pour la femme, ce phallus quâelle nâa pas, elle lâest symboliquement pour autant quâelle est lâobjet du dĂ©sir de lâautre. Câest pour ĂȘtre le phallus, câest-Ă -dire le signifiant du dĂ©sir de lâAutre, que la femme va rejeter une part essentielle de la fĂ©minitĂ© dans la mascarade cf. Joan RiviĂšre. La femme leurre par le leurre mĂȘme, la fĂ©minitĂ© se rĂ©sume Ă la prĂ©sentation de cette parure du vide. Le dĂ©sir de lâanalyste et la fonction de lâanalyste du cĂŽtĂ© de la mascarade Lacan, lui, explore la fonction de lâanalyste du cĂŽtĂ© de la mascarade fĂ©minine ; la mascarade nâest pas lâexclusivitĂ© de ceux qui avancent dans la vie avec lâapparence dâune femme. Dire que lâanalyste se conduit comme un partenaire fĂ©minin, câest dire quâil rĂ©pond comme une friendly wife, ce que fera Lucia Tower, avec un de ses patients, en portant un masque comme le propose Joan RiviĂšre, ou en faisant le travail dâillusionniste comme le mentionne Lacan en 1936. Lâanalyste se laisse mener par le malentendu et, le moment venu, tout simplement il nâoppose aucune rĂ©sistance Ă ce que lâĂ©quivoque tombe. Occuper cette place nâen passe pas par une technique, par une volontĂ© de lâanalyste, encore moins Ă la comme suite dâune Ă©laboration thĂ©orique. Si Lacan insiste sur le dĂ©sir de lâanalyste comme opĂ©rateur, câest parce que ce nâest pas selon son dĂ©sir de sujet que lâanalyste opĂšre, câest un tenant lieu dâun artifice. Pour soutenir le dĂ©sir de lâanalysant, il ne sâagit pas dâun semblant de dĂ©sir, mais de faire semblant dâun dĂ©sir qui opĂšre rĂ©ellement, dans ces rencontres manquĂ©es du sujet avec lâAutre ».[20] Mais comment Ă lieu cette opĂ©ration ? Telle est la question. Une rĂ©ponse peut-elle ĂȘtre du cĂŽtĂ© de lâamour rĂ©el ? En effet comme le mentionne Lacan Seul lâamour rĂ©el permet Ă la jouissance de condescendre au dĂ©sir »[21]. Condescendre », cĂ©der complaisamment est le mot qui souligne ici un mouvement entre le dĂ©sir et la jouissance, mais peut-ĂȘtre aussi une forme de circularitĂ© entre celle-ci et lâamour. La rencontre avec le dĂ©sir de lâanalyste est-elle le lieu dâune ruse pour dĂ©busquer lâinconscient, pour permettre Ă la jouissance de condescendre au dĂ©sir pour le sujet de lâinconscient ? En voici une illustration littĂ©raire dans Les lieux dâune ruse de Georges Perec[22] Je vins pendant 4 ans, mâenfoncer dans ce lieu sans histoire, dans ce lieu inexistant qui allait devenir le lieu de mon histoire ⊠lâAutre derriĂšre ne disait rien. A chaque sĂ©ance jâattendais quâil parle. JâĂ©tais persuadĂ© quâil me cachait quelque chose, quâil en savait beaucoup plus quâil ne voulait bien en dire, quâil nâen pensait pas moins, quâil avait son idĂ©e derriĂšre la tĂȘte ⊠lorsque jâessayais de parler, de dire quelque chose de moi, dâaffronter ce clown intĂ©rieur qui jonglait si bien avec mon histoire, ce prestidigitateur qui sâavait si bien sâillusionner lui-mĂȘme, tout de suite jâavais lâimpression dâĂȘtre en train de recommencer le mĂȘme puzzle comme si, Ă force dâen Ă©puiser une Ă une toutes les combinaisons possibles je pouvais un jour arriver enfin Ă lâimage que je cherchais ⊠il fallait que je revienne sur mes pas, que je refasse ce chemin parcouru dont jâavais brisĂ© les fils. De ce lieu souterrain, je nâai rien Ă dire je sais quâil eut lieu et que dĂ©sormais la trace est inscrite en moi et dans les textes que jâĂ©cris ». Il me semble que Georges Perec vient lĂ nous indiquer comment la rencontre avec le dĂ©sir de son analyste, devient le lieu de lâobjet perdu et la trace quâil en retrouve pour lui du cĂŽtĂ© de lâĂ©criture. Il nây a pas dâobjet qui puisse combler un sujet. Das Ding est la chose perdue du fait de lâaccĂšs au langage. Heidegger nous aide Ă concevoir Das ding par la mĂ©taphore du vase. Le vase enserre cette chose ». Ce vase que le potier façonne autour dâun vide avec sa main. Ce vide nâest pas rien, câest la rĂ©vĂ©lation de lâĂȘtre ». Maurice Blanchot Ă©crit que la rĂ©ponse Ă la question câest le meurtre de la question. Il me semble que lâon peut entendre cela comme le dĂ©sir ne restant vif que parce quâaucun objet y compris le savoir et les connaissances comme objet dĂ©sirable ne saurait le combler. Peut-on dire que Georges Perec dans son texte, nomme ainsi ce tenant lieu dâartifice ? ». Il sâagit de donc de dĂ©finir les coordonnĂ©es que lâanalyste doit ĂȘtre capable dâatteindre pour simplement occuper la place qui est la sienne, laquelle se dĂ©finit comme celle quâil doit offrir vacante au dĂ©sir du patient pour quâil se rĂ©alise comme dĂ©sir de lâAutre[23] ». En consĂ©quence, il sâagit de situer ce que doit ĂȘtre, ce quâest fondamentalement la production du dĂ©sir de lâanalyste, posĂ© comme un dĂ©sir spĂ©cifique, un dĂ©sir inĂ©dit, par Lacan. Câest bien pourquoi Lacan affirme que la jouissance doit condescendre au dĂ©sir via lâamour. La fonction de lâamour Ă©tant alors dâorienter le dĂ©sir de lâanalysant, Ă partir de lâabsence de la Chose maternelle, vers lâobjet a de substitution et le plus-de-jouir. Lâamour ne rĂ©pond que dâun manque. Autrement dit le ternaire jouissance-amour-dĂ©sir suggĂšre une circulation signifiante alternĂ©e, de la jouissance au dĂ©sir et du dĂ©sir Ă la jouissance. La fin de lâanalyse sâaccompagne dâun dĂ©tachement Ă lâĂ©gard du sujet supposĂ© savoir, tandis que se met Ă nu ce que la prĂ©sence de lâanalyste cachait, Ă savoir lâobjet sous son aspect pulsionnel. Dans ce moment, ce qui se propose au sujet est la rencontre avec le rĂ©el de sa cause, son horreur propre », qui peut lui donner appui pour un dĂ©sir de savoir nouveau. Dans le fantasme, le sujet adopte une nouvelle position par rapport Ă lâobjet. Lâobjet nâest plus un objet manquant par essence, et qui pourrait complĂ©ter son ĂȘtre ; il devient plutĂŽt un objet qui, en tant que cause, le pousse Ă chercher, Ă complĂ©ter ce qui ne pourra jamais ĂȘtre comblĂ©. Soit un dĂ©sir inĂ©dit pour un savoir Ă construire. Dans son livre, Une saison chez Lacan, Pierre Rey illustre me semble tâil le dĂ©sir de lâanalyste Ă partir du tableau La dentelliĂšre, de Vermeer. Le tableau entier sâordonne autour de la seule chose que le peintre ne donne pas Ă voir, lâaiguille avec laquelle brode la dentelliĂšre. Supprimez ce point central invisible, la toile fout le camp, elle ne signifie plus rien »[24]. Le point focal du tableau serait donc le dĂ©sir de lâanalyste ? Sans aiguille pas de broderie ! [1] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, [2] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, LâAngoisse, Paris, Seuil, 2004, leçon du 13/03/1963 p. 208. [3] Ibid., leçon du 27/02/1963, p. 180. [4] Ibid., leçon du 27/02/1963, p. 175. [5] Ibid., leçon du 27/03/1963, p. 229. [6] Ibid. [7] Ibid., leçon du 16/01/1963, [8] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XX Encore, Paris, Seuil 1975, leçon de juin 1975, p. 132, le rat dans le labyrinthe. [9] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, LâAngoisse, Paris, Seuil 2004, leçon du 16/01/1963, p. 128. [10] FREUD S., Breuer J., 1985, Etudes sur lâhystĂ©rie, 11° Ă©dition, Paris, PUF, 1992, ch. VI, p. 245-246. [11] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XIX, âŠOu pire, Paris, Seuil, 2011, titre du chapitre 6 . [12] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, leçon du 17/06/1984, p. 282, De lâinterprĂ©tation au transfert ». [13] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre XX Encore, Paris, Seuil, 1975, p. 64. [14] Ibid., p. 283. [15] Ibid., p. 282. [16] Ibid., p. 283. [17] MARIAGE V., Le dĂ©sir analytique en question », in Revue La Cause Freudienne, n° 51. [18] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre V, Les formations de lâinconscient, Paris, Seuil, 1998, leçon du 22/01/1958, p. 195. [19] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, LâAngoisse, Paris, Seuil, 2004. [20] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre VII, LâEthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986. [21] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre X, LâAngoisse, Paris, Seuil 2004, p. 209. [22] PEREC G., Les lieux dâune ruse », in Penser/classer. [23] LACAN J., Le SĂ©minaire, Livre VIII Le Transfert, Paris, Seuil 2001, p. 130. [24] REY P., Une saison chez Lacan, Ed. Poche Point Essais, 2007, p. 73.
Quâest-ce-que lâamour ? Une chose surnaturelle ? Une force de la nature ? Une Ă©motion indĂ©pendante de notre volontĂ© ? Quoi quâon puisse en penser, lâamour ne se commande pas, ne se demande pas, ne sâexige pas. Lâamour est une force naturelle indĂ©pendante de notre volontĂ©. Et tout comme nous ne pouvons pas commander les tornades, les tsunamis ou les tempĂȘtes, nous ne pouvons pas commander lâamour. Mais alors, câest quoi lâamour ? DĂ©finir lâamour est une tĂąche particuliĂšrement dĂ©licate Ă©tant donnĂ© quâaucune dĂ©finition ne fait consensus. Bien Ă©videmment dans cet article, nous allons vous en donner une qui nous semble sâen rapprocher. Mais nous allons tout dâabord commencer par vous parler des diffĂ©rents aspects » de lâamour. Puis nous allons remonter le temps pour retrouver les origines de lâamour, afin de comprendre cette Ă©motion. A-elle une fonction ? Si oui, laquelle ? Ă quoi sert-elle ? Ensuite, nous poursuivrons en vous expliquant du mieux possible ce quâest lâamour et surtout, comment se vit lâamour au sein dâune relation. Puis enfin, nous terminerons cet article en vous expliquant que lâamour est une Ă©motion puissante qui Ă©volue. Soit au sein mĂȘme de la relation, soit au fil des gĂ©nĂ©rations. SommaireLes diffĂ©rents aspects de lâamourQuâest-ce que lâamour ? Ă quoi sert-il ?Câest quoi lâamour ? Peut-on lâacheter ?En conclusion, quâest-ce-que lâamour ? Les diffĂ©rents aspects de lâamour Il est difficile de dĂ©finir lâamour dâun seul aspect, tellement cette notion est vaste et fondamentale sur lâĂ©volution de lâhumanitĂ©. Lâamour est une chaĂźne montagneuse Ă plusieurs versants. La rĂ©duire Ă son unique point culminant, reviendrait Ă ne pas traiter le sujet dans son intĂ©gralitĂ©. Les Grecs de lâantiquitĂ© appelaient lâamour la folie des dieux». Les psychologues modernes le dĂ©finissent comme le fort dĂ©sir dâunion Ă©motionnelle avec une autre personne. Mais en rĂ©alitĂ©, lâamour signifie tellement de choses pour diffĂ©rentes personnes⊠VoilĂ pourquoi avant de poursuivre cet article, nous allons vous parler des trois aspects de lâamour Le premier, câest lâattirance, la pulsion ou le besoin sexuel. Ce dĂ©sir humain a Ă©tĂ© conçu pour permettre la recherche active de partenaires potentiels. Câest cette variante qui permet dâavoir des relations sexuelles sans pour tant ĂȘtre amoureux. Ce dĂ©sir sexuel peut ĂȘtre ressenti dans nâimporte quelle situation. Dans une file dâattente, devant la tĂ©lĂ©, pendant que vous lisez un livre⊠Ce dĂ©sir nâest pas obligatoirement destinĂ© Ă une personne en particulier. Le second, câest lâattraction amoureuse, voire lâobsession pour une personne prĂ©cise. Câest souvent lâĂ©volution de lâattirance sexuelle. Lorsque celle-ci ne se destine plus que pour une seule et mĂȘme personne. Câest Ă partir de cette Ă©tape que la majoritĂ© des personnes considĂšrent lâamour comme tel. Le troisiĂšme, câest lâattachement Ă©motionnel. Câest lorsque lâon se sent intimement liĂ© avec son partenaire. Cette autre forme dâamour a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© dans le but de rester assez longtemps avec son partenaire, pour Ă©lever un bĂ©bĂ© ensemble. Câest aussi cet attachement Ă©motionnel qui permet aux couples de rester ensemble, mĂȘme lorsquâil nâest pas question de bĂ©bĂ©. A lire aussi Comment savoir si câest la femme de ma vie ? Nous venons donc de voir que lâamour se prĂ©sente sous trois aspects. Lâattirance sexuelle, lâattraction amoureuse et lâattachement Ă©motionnel. Mais cela ne nous explique pas Ă quoi sert cette Ă©motion qui semble rendre fou ceux qui en sont possĂ©dĂ©s. Câest ce que nous allons voir dĂšs Ă prĂ©sent⊠Les anthropologues modernes sont convaincus que lâamour aide une espĂšce Ă coopĂ©rer pour sa survie. Nulle espĂšce ne peut perdurer sans un minimum dâentraide. Sans oublier que lâamour est ce qui permet Ă une espĂšce de se reproduire et donc, de durer dans le temps. Lâamour avec un grand A, comme la majoritĂ© lâentend, est Ă lâorigine de lâattachement animal, qui est donc distinct de lâattirance sexuelle. Car cette attirance sexuelle impulsive est liĂ©e au dĂ©sir. Lorsque lâon Ă©prouve une forte attirance physique pour quelquâun, notre systĂšme limbique la partie de notre cerveau responsable de nos Ă©motions libĂšre de la dopamine et de lâocytocine. La dopamine est lâhormone du plaisir et de la vigilance. Lorsque notre cerveau en sĂ©crĂšte, on sent une sensation dâeuphorie nous envahir et notre motivation grandir. Lâocytocine permet dâinhiber lâactivitĂ© du systĂšme limbique qui rĂ©git la dĂ©tection de la peur, ce qui favorise la formation de relation entre humains. Lâattirance sexuelle est provoquĂ©e par lâobservation des signes physiques qui reprĂ©sente un bon partenaire. Par exemple une belle carrure masculine, un beau ratio taille-hanches chez la femme ou un visage symĂ©trique. Mais comme nous vous lâavons dit, lâattirance sexuelle nâest pas de lâamour Ă proprement parler. Lâamour est un processus beaucoup plus complexe et qui dur bien plus longtemps. Car lâamour joue sur notre nĂ©ocortex câest la partie de notre cerveau responsable de notre confiance, de notre empathie et de la coordination de notre vie avec autrui. Lorsque nous sommes amoureux, notre cerveau reçoit une dĂ©charge dâopiacĂ© nommĂ© bĂȘta-endorphine. Et cet opiacĂ© rend dĂ©pendant. Quand on voit la personne dont on est amoureux, on se prend un shoot, et lorsquâon ne la voit pas, on est en manque⊠Lâamour agit donc comme une drogue ! Je vous conseille Ă©galement de lire notre excellent article sur comment savoir si on est amoureux ? Câest quoi lâamour ? Peut-on lâacheter ? Lâamour est dĂ©finitivement libre et ne peut ĂȘtre ni achetĂ©, ni vendu ou mĂȘme Ă©changĂ©. Il est impossible dâobliger quelquâun de vous aimer, tout comme vous ne pouvez lâen empĂȘcher. Lâamour ne peut pas non plus ĂȘtre attachĂ©, ni soumis Ă des rĂšgles. Il nâest ni matiĂšre, ni substance, ni prĂ©hensible. Lâamour nâa pas de frontiĂšre, ni de territoire et ne se soumet pas Ă une Ă©chelle quantifiable. Pourtant on peut acheter des partenaires pour le sexe ou pour le mariage. Mais la comparaison est impossible, Ă©tant donnĂ© que ce genre de partenaires sexuelles ne le sont que le temps dâune nuit. Et que les mariages, arrangĂ©s ou non, peuvent ĂȘtre loin de ce Ă quoi ressemble un mariage dâamour. On peut aussi acheter la loyautĂ©, la compagnie, lâattention, mais on ne peut acheter lâamour. Une jouissance peut ĂȘtre achetĂ©e, mais pas lâamour, le vrai. Il vient seul, ou pas, par grĂące, de sa propre volontĂ© et selon son propre calendrier. Sans prĂ©venir ni mĂȘme demander lâavis de ceux quâil va possĂ©der. En conclusion, quâest-ce-que lâamour ? Lâamour est une action, un don dĂ©sintĂ©ressĂ©. Si vous ĂȘtes amoureux dâune personne, alors vous allez naturellement chercher Ă lui donner une partie de vous votre temps, attention, Ă©couteâŠ. Et si cette personne est amoureuse de vous, vous devriez le voir aussi Ă travers son investissement dans votre relation. Lâamour et la peur sont les deux faces dâune mĂȘme piĂšce, qui ne font que de se croiser. Lâamour est donc Ă lâopposĂ© de la peur. Ce qui veut dire que pour exister, lâamour Ă besoin de confiance. La confiance est surement la clĂ© de lâamour qui dur dans le temps. Lorsque lâunion de deux ĂȘtres les rend insĂ©parable et invincible face aux complications de la vie. Jâai donc personnellement tendance Ă parler dâamour, lorsque dĂ©bute cette confiance. Quand lâattirance physique sâest mĂ©tamorphosĂ© en attraction amoureuse. Mais surtout, quand cette attraction se transforme en attachement Ă©motionnel. Donc pour savoir quâest-ce-que lâamour, il faut que certaines conditions soient rĂ©unies Ătre admirĂ© par son/sa partenaire et lâadmirer en retour Avoir du dĂ©sir sexuel pour elle/lui Ressentir un manque lors de son absence Mais attention tout de mĂȘme. Au risque dâen dĂ©cevoir certains, on ne sâaime pas comme au premier jour aprĂšs 5, 10 ou 20 ans de vie commune. Les papillons dans le ventre et les battements hĂątifs du coeur sâestompent jusquâĂ parfois disparaĂźtre. Sans pour autant vouloir dire que lâamour nâest plus. Lâamour change, Ă©volue, se transforme. Lâamour est un long voyage, une sorte de succession de paysages tous plus beaux les uns que les autres. Mais pour lâapprĂ©cier Ă sa juste valeur, il faut souvent avoir aiguisĂ© son oeil pour admirer ce genre de contemplation. Ce que vous devez comprendre, câest que câest notre conception de lâamour qui est Ă©volutive au fil des annĂ©es et donc forcĂ©ment, notre maniĂšre de vivre lâamour et de nous y investir. Sur le mĂȘme sujet les 12 secrets dâun couple parfait
Dans ma lecture de rentrĂ©e de vacances, je me suis arrĂȘtĂ©e Ă ce post. J'y rĂ©ponds autant qu'aux prĂ©cĂ©dents. J'ai rigolĂ© en rigolant laissons ce labsus en lisant la dĂ©finition de Smarloune pour une fois je suis tout Ă fait d'accord avec toi sans pouvoir discutĂ©. Pourtant les tentatives de dĂ©finition de Anne me semblent tout aussi justes, vraies, ressenties, vĂ©ritables. Il n'y a pas d'amour parfait, il n'y a que l'amour, et celui-ci est fait d'ententes, de mĂ©sententes, de disputes. Il faut savoir composer avec l'amour, avec l'autre qu'on Aime. Aimer je pense que l'amour vient avant, presque, l'aimĂ©. En cela je suis d'accord avec Isabelle aussi il n'y a d'amour que de foi en la vie. Aujourd'hui, aprĂšs mes Ă©tapes italiennes et siciliennes, mes vagabondages en solitude, ma solitude, mes peurs et mes paniques, mes heures d'Ă©criture, mon sentiment d'Ă©touffement Ă Naples, envie impalpable de partir, repartir, rentrer retourner Ă Assise, le sublime d'Alicudi, aprĂšs tout cela, je peux dire que j'aime. Parce que j'ai vu la vie, que en ces maigres instants, j'ai vue la vie, l'ia vĂ©cu, presque. Je suis amoureuse de l'Italie, comme je l'ai Ă©tĂ© de GĂ©rald d'un amour pur, grand, qui se suffit Ă lui-mĂȘme, sans besoin de rĂ©ponse. Aimer, c'est aimer, ce n'est pas attendre de l'autre quelque chose. AprĂšs, ce qui est imparfait ce n'est pas tant l'instant d'amour, le sentiment d'amour que la vie qu'il y a autour ĂȘtre deux ĂȘtres, ĂȘtre Ă deux, diffĂ©rents, donc pas un, donc pas seul, donc il faut faire avec l'autre en accepter les dĂ©fauts, reconnaĂźtre les siens. Savoir ĂȘtre soi, simplement, sans se plier Ă l'autre, et sans plier l'autre Ă nous. Ce n'est pas facile, c'est mĂȘme trĂšs dur parfois, quand Ă l'amour se mĂȘle la haine, la nĂ©cessitĂ© impĂ©rieuse que l'autre rĂ©ponde Ă ce vide initial, originel que l'on ne peut supporter. AprĂšs je voulais rĂ©pondre plus particuliĂšrement Ă Anne "En amour, j'ai davantage envie d'ĂȘtre avec l'autre que besoin de lui. C'est parce que j'avais ce sentiment que je me suis engagĂ©e. Je ne le regrette pas. " C'est une si elle phrase, une phrase si rayonnante. Au dĂ©but avec G. il n'y avait que cette envie; s'y est vite cependant mĂȘlĂ© le besoin. Besoin d'ĂȘtre avec l'autre, n'exister que par l'autre. Ce besoin est tueur, ravageur car il rĂ©pond Ă une croyance primaire mais fausse qu'on ne peut ĂȘtre que par l'autre. j'ai longtemps cru, ainsi, ne pouvoir plus ĂȘtre que par lui, que en lui, qu'avec lui. Qu'etais-je, seule? Je n'Ă©tais rien, que du vent, que de la matiĂšre grise, qu'un truc inconsistant. Etre avec lui m'a empĂȘchĂ© sous un certain angle de vue d'ĂȘtre avec moi, d'ĂȘtre moi. Ma TS en dĂ©cembre rĂ©pondait Ă tout ceci n'ĂȘtre que dans la fusion, dans la passion de patio, souffrir, rendait impossible la seule acceptation de la fin. Du mot fin. Du mal fin. Mal finir, c'Ă©tait obligĂ©. Une telle relation ne pouvait pas bien se finir, il y avait trop de mots dans cela pour que ce soit possible. Je l'ai quittĂ© comme je me suis quittĂ©e moi-mĂȘme en cet instant, et cela m'a sauvĂ©e, car enfin j'ai pu ĂȘtre. Etre. Seule. Moi. Cela fait du bien d'ĂȘtre seule. Ce vide, cette infinie et extrĂȘme solitude des mots posĂ©s sur le papier, cette histoire que je me raconte j'ai beaucoup Ă©crit en Italie. Du bien et Ă la fois de la solitude, de la souffrance. Parce que celle-ci est moi, je ne peux pas ne pas l'accepter en moi. Parce qu'elle est constitutive de mon amour pour la vie, je ne peux pas la renier. Je l'aime, parce que en un certain sens je veux m'aimer, aujourd'hui - du moins Ă certains moments $đ . La souffrance je crois va avec la vie, parce qu'elle son revers, et que la vie n'est que ce grand vide du prĂ©sent Ă remplir, Ă faire, Ă ĂȘtre. Acte en constitution perpĂ©tuel, la vie ne peut qu'ĂȘtre vide, qu'ĂȘtre soi, et donc ĂȘtre faite de souffrance, de solitude et de peurs. Et cela mĂȘme je commence Ă l'aimer, parce que je commence Ă le comprendre. La vie. La seule. L'unique. Celle qui m'est donnĂ© de vivre, je ne veux pas la gĂącher, je ne veux pas la recopier, comme un vulgaire peintre, sur une peinture dĂ©jĂ faite du passĂ©. Non, je ne peux pas. Cela, je ne peux plus ĂȘtre comme les aurtes, feindre, je en pourrai plus jamais. Mon acte m'a appris cela qu'on ne peut ĂȘtre que Soi, qu'Autre. Autre que les autres, Autre que l'aimĂ©. Aimer, ce n'est donc rien qu'accepter un peu d'autre en soi, accepter de recevoir un peu malgrĂ© sa propre individualitĂ© - puisqu'au final nous ne sommes que nous, donc diffĂ©rent des autres, du vous, du tu, du toi, du il... - et dans sa propre individualitĂ© accepter de partager un peu dans ses diffĂ©rences. Une si simple simplicitĂ©. Une chose si Ă©vidente. Et nous la compliquons sans cesse. Parce que nous croyons qu'il y a perfection en l'amour, en l'ĂȘtre-Ă -deux, alors que nous nous sommes toujours trompĂ©s, que c'est en la vie, en l'amour non de l'autre mais de la vie et de soi aussi qu'il y a perfection. Et l'aour de l'autre, de l'ĂȘtre-Ă -deux alors ne vient qu'aprĂšs qu'aprĂšs cette singuliĂšre dĂ©couverte, de l'amour de soi. Il faut s'aimer, il faut aimer la vie et s'aimer soi-diffĂ©rent-des-autres, pour rĂ©ussir Ă vivre avec l'autre, Ă lui partager un peu lui donner un peu de soi, et savoir tout autant en recevoir un peu. Et qu'importe tout le reste, le quotidien les disputes je crois profondĂ©ment que tout cela n'est que vacances Ă soi, qu'il faut continuer d'ĂȘtre soi, et non se plier Ă l'autre. Faire un compromis c'ets si simple quand on regarde la vie, et si compliquĂ© quand on regarde l'autre. Je me regarde moi-mĂȘme, et je n'ai toruvĂ© que ce compromis celui d'ĂȘtre vraie avec la vie avec l'amour de la vie avat que d'ĂȘtre avec l'autre je ne serai avec l'autre que quand je serai moi-mĂȘme. Et je crois que tes mots Anne disent bien cela que tu n'es bien dans ton couple que parce que tu y es bien toi. Menfin je vais m'arrĂȘter lĂ sur ce pan lĂ , et continuer Ă vous lire, passoinnĂ©ment. Mais avant je rajoute mon Ă©nimĂšme grain de sable. Je lis Anne "Je ne sais pas si ce sont les croyances qui poussent aux Ă©checs. N'est-ce pas plutĂŽt un manque de foi en l'amour? ". Je ne crois pas. Je crois que c'est un manque de foi en soi, et en la vie. Et aussi le manque d'une vraie rencontre et dans cela, j'entends, une rencontre de deux ĂȘtre qui en soient au mĂȘme point de l'existence Ă savoir s'aimer soi Ă©prouver du plaisir et de la vie Ă ĂȘtre soi, avant d'aimer l'autre. Et les croyances en cela jouent beaucoup je crois croire que l'amour va rĂ©pondre Ă un mal dont la Cause, inconnue, est tout autre, croire que l'autre rĂ©pondra Ă nous, croire un peu Platon ausis et le fameux mythe de l'androgyne, qu'un homme et une femme sont deux ĂȘtre qui peuvent se rĂ©pondre parfaitement, s'"enchasser" parfaitement ensemble, sur le plan de l'ame notamment. Menfin.... Je crois avoir dĂ©jĂ Ă©tĂ© assez longue pour mon retour, alors, bisous Ă tous agathe
Souvent mĂ©connue, parfois caricaturĂ©e, la psychanalyse tient le premier rĂŽle dans la sĂ©rie En thĂ©rapie* », dâOlivier Nakache et Eric Toledano. Ses trente-cinq Ă©pisodes ouvrent les portes de lâinconscient et du cabinet dâun psychanalyste. Inutile de sâallonger pour les regarder ! Un policier de la BRI traumatisĂ© par les attentats du Bataclan Reda Kateb, une ado suicidaire CĂ©leste Brunnquell, une chirurgienne amoureuse de son psy MĂ©lanie Thierry, un couple en crise Pio MarmaĂŻ et ClĂ©mence PoĂ©sy tels sont les patients de Philippe Dayan FrĂ©dĂ©ric Pierrot. La sensibilitĂ© psy du cĂ©lĂšbre duo de rĂ©alisateurs, fil conducteur de leurs films, dâIntouchables au Sens de la fĂȘte, ne pouvait que sâĂ©panouir dans cette adaptation de la sĂ©rie israĂ©lienne que confirme Vincent Poymiro, coscĂ©nariste On voulait dĂ©sacraliser et faire entrer les gens dans la tĂȘte dâun psy, leur permettre de revisiter une partie des concepts opĂ©ratoires dans les thĂ©rapies. On a souhaitĂ© ĂȘtre pĂ©dagogiques, mais ce nâest ni un traitĂ© de psy ni un documentaire, et encore moins un plaidoyer ». PlutĂŽt une façon de dĂ©montrer avec brio quâ il faut savoir sâĂ©couter et verbaliser », comme le rappelle Olivier Nakache. Lâoccasion pour nous de revenir sur quelques concepts et Ă©tapes du travail thĂ©rapeutique Ă lâĆuvre dans cette fiction, avec Emmanuel Valat, psychanalyste et conseiller sur En diffĂ©rence avec la psychothĂ©rapieClassiquement, ce qui distingue psychothĂ©rapie et psychanalyse, câest le dispositif. En psychanalyse, le patient sâallonge sur le divan. Dans la sĂ©rie, comme ce nâest pas trĂšs cinĂ©matographique de filmer un acteur toujours allongĂ©, les rĂ©alisateurs ont privilĂ©giĂ© le face-Ă -face, mais câest bien une analyse que suivent les personnages. En face Ă face, on parle Ă quelquâun qui nous regarde et que lâon regarde. On considĂšre alors que cette parole est diffĂ©rente de celle Ă©mise quand on est effet, dans cette situation, la parole gagne en libertĂ©, car elle sâaffranchit de la prĂ©sence de lâautre. On est davantage en rapport avec soi. De plus, en psychothĂ©rapie, on travaille sur le symptĂŽme, sur ce qui fait mal, sur la raison pour laquelle la personne est venue. Sauf que ce symptĂŽme, une fois soulevĂ©, peut se dĂ©placer ailleurs. La psychanalyse, elle, tente dâaller encore plus loin puisque câest ce travail qui consiste Ă descendre dans les profondeurs de lâinconscient et de ce qui produit les cure Quand on vient consulter, câest que lâon a quelque chose Ă dire et quelque chose que lâon ne veut surtout pas dire », souligne Dayan, mais on vient pour que le psy entende, mĂȘme ce que lâon tait. Les gens entament une cure parce quâils sont dans une situation de souffrance et que les moyens qui sont les leurs pour les rĂ©gler ne fonctionnent plus. Mais un psy nâest pas un voyant. Dayan le dit bien Ce nâest pas moi qui sais. Câest vous ». Le travail est fait par le patient, mais il est soutenu et orientĂ© par le psychanalyste, notamment grĂące aux interprĂ©tations quâil soumet ou qui sont donnĂ©es par lâanalysant lui-mĂȘme, quand il est assez avancĂ© dans son analyse. Le rĂŽle du psy est de lâaider Ă repĂ©rer les choses quâil dissimule et montre Ă la fois puisquâelles sont dans ses gestes, dans ses paroles, dans ses manifestations inconscientes. On passe notre vie Ă nous enfumer nous-mĂȘmes, mais la fumĂ©e se dissipe au cours dâune analyse », selon psy nâest pas un voyant. Dayan le dit bien Ce nâest pas moi qui sais. Câest vous »Lâassociation libreCâest la rĂšgle dâor en psychanalyse. Dans la sĂ©rie, Dayan rĂ©pĂšte souvent Ă ses patients Dites ce qui vous passe par la tĂȘte ». Car oui, on invite les analysants Ă parler librement de leur histoire. Il y a des Ă©lĂ©ments que lâon a envie de trier, dâĂ©carter et, en gĂ©nĂ©ral, ce sont ces points-lĂ quâil importe de reprendre. La parole permet aussi de faire revenir ses souvenirs, ses Ă©motions, de revisiter le passĂ©. La psychanalyse ne peut pas revenir en arriĂšre ou modifier ce qui est douloureux, mais les consĂ©quences de ce passĂ© sur notre prĂ©sent peuvent ĂȘtre changĂ©es. Câest lâopĂ©ration quâoffre la psychanalyse afin de vivre dans notre prĂ©sent autrement. Comme il est dit dans la sĂ©rie Le travail analytique permet de dĂ©mĂȘler certains nĆuds inconscients qui nous empĂȘchent de penser au prĂ©sent ».Le transfertIl nâest jamais loin du sentiment amoureux. Freud disait mĂȘme que câest peut-ĂȘtre le seul amour vrai⊠Parler librement de ce quâil y a de plus intime en soi nous lie au psy trĂšs fortement. Câest ce que lâon appelle le transfert. Il est au cĆur du processus psychanalytique. Au moment mĂȘme oĂč je peux parler le plus librement possible de mon intimitĂ© Ă quelquâun, jâai des sentiments pour cette personne. Il sâagit, pour le thĂ©rapeute, de bien lâaccueillir pour permettre, grĂące Ă cette force, le travail psychanalytique. Le transfert est bien la puissance Ă partir de laquelle la cure peut ĂȘtre menĂ©e. Sans lui, point de cure. Il arrive que le transfert prenne une forme le cas pour Ariane, jouĂ©e par MĂ©lanie Thierry. Lâenjeu pour le psy est de rĂ©ussir Ă accueillir ce transfert et de ne pas y rĂ©pondre dans le rĂ©el, bien sĂ»r. On ne couche pas avec ses patients. Câest une rĂšgle fondamentale », comme le rappelle Esther, la superviseuse de Dayan. A lâopposĂ©, on parle de transfert nĂ©gatif quand le patient Ă©prouve de lâagressivitĂ©, voire de la haine, pour son psy. Dans la sĂ©rie, Adel, le policier, est happĂ© par lui, insulte Dayan, mais câest juste une Ă©tape qui lui permet dâaller chercher tout ce quâil ne pouvait pas dire. En effet, si lâon parvient Ă traverser le transfert nĂ©gatif, des choses majeures surviennent, mais la tentation est forte, du cĂŽtĂ© de lâanalysant, de se dire Ce psy est si dĂ©testable que je ne vais pas revenir le voir ».LâargentEtre psychanalyste est un mĂ©tier, il est donc normal dâĂȘtre payĂ©. Souvent, le tarif varie dâun patient Ă lâautre, selon ses revenus. Il faut que ça vous coĂ»te », souligne Dayan. Câest aussi lâargent qui permet au patient de couper court Ă un transfert qui lâengagerait trop profondĂ©ment envers son psy. Sâil ne le payait pas, il serait dans une dette impossible ou invivable. Françoise Dolto considĂ©rait dâailleurs que les enfants devaient eux aussi payer symboliquement la sĂ©ance en lui offrant un dessin, un superviseur ou le contrĂŽleurPour rĂ©sumer, câest le psy du psy. Dans la sĂ©rie, ce rĂŽle est tenu par Carole Bouquet. Dayan revient la voir, car il est en crise. Ce qui se passe pour le psychanalyste a besoin aussi, Ă un moment donnĂ©, dâĂȘtre dĂ©posĂ© et retravaillĂ© ailleurs pour ne pas venir compliquer son travail avec ses patients. Pour devenir psychanalyste, il faut avoir suivi aussi une analyse, laquelle peut se poursuivre ponctuellement, si les blessures des patients font resurgir celles du psy. Car lâanalyste a eu luimĂȘme affaire Ă ses propres souffrances. Pour comprendre les dĂ©mons des autres, il faut avoir travaillĂ© sur les manifestations inconscientesIl y a une diffĂ©rence importante entre ce que lâon dit et ce que lâon croit dire. Une parole sâexprime Ă notre insu. Dayan, par exemple, pensant parler de son rhume, dit Quelle crĂšve, jâen peux plus⊠». Mais sa superviseuse, sachant quâil rencontre des difficultĂ©s avec sa femme, entend Quâelle crĂšve, jâen peux plus ! » Dans ce dĂ©calage, lâinconscient surgit et lui ne se trompe jamais ! Les formes classiques de la manifestation de lâinconscient sont le rĂȘve, les actes manquĂ©s, les lapsus, les Ă©quivocitĂ©s de rĂ©sistanceOn dĂ©finit ainsi ce qui empĂȘche les gens dâavancer. MalgrĂ© toute la souffrance quâun patient peut Ă©prouver, il y est bien et cela vaut pour chacun dâentre nous. La rĂ©sistance, les mĂ©canismes de dĂ©fense sont des formes dâĂ©conomie psychique. On produit toute une Ă©nergie au cours de la cure pour rĂ©sister au changement que lâon derniĂšre sĂ©anceDâaprĂšs Freud, on peut considĂ©rer quâune psychanalyse est rĂ©ussie quand la personne a rĂ©appris Ă aimer et Ă travailler. Sa maniĂšre de vivre sâest modifiĂ©e une sĂ©paration sâest enfin faite, une histoire amoureuse prend des allures diffĂ©rentes des prĂ©cĂ©dentes qui nâaboutissaient jamais, un rapport au travail sâest enfin apaisé⊠Ce sont des signes manifestes. Les personnes trouvent les moyens de vivre autrement leur propre existence. Chaque cure a son propre tempo. Elle dure le temps dont le patient a besoin.*En intĂ©gralitĂ© sur et le jeudi, Ă 20h55, jusquâau 18mars, sur Arte.>A dĂ©couvrir Ă©galement Les 6 astuces d'un psy pour apprivoiser ses cauchemars
c est quoi l amour en psychanalyse